Les guichets de Nantes/Angers/Le Mans/Laval ne vendraient plus de billets TER !
Notre organisation syndicale s’alarme d’une rumeur propagée par l’encadrement de l’établissement TGV Bretagne-Pays de la Loire visant à ne plus vendre de titres de transport pour les voyages pur TER aux guichets des gares de Nantes, Le Mans, Angers et Laval. Ce serait une attaque supplémentaire contre le service public ferroviaire qui impacterait gravement les usagers du ferroviaire. Depuis la loi Pacte Ferroviaire du 27 juin 2018, la dislocation de l’entreprise publique est à l’œuvre afin de préparer l’ouverture à la concurrence et à la privatisation de ses activités.
Dès lors l’unicité du réseau et des services est combattue farouchement par les dirigeants de l’entreprise qui n’hésitent à pas détruire les fondamentaux des métiers de cheminot-e-s. Lors des grèves contre les réformes ferroviaires successives de 2016 et 2018 de casse du service public, la CGT n’avait de cesse de décrire les conséquences néfastes de ces logiques libérales. La preuve est aujourd’hui faite que le futur Groupe Public Unifié (GPU), n’aura rien de public et d’unifié !
Concrètement, si ce projet est mis en application, les voyageurs devront passer par internet ou une borne automatique dédiée pour acheter un billet TER dans les quatre plus grandes gares de la Région Pays de la Loire. Il en sera de même pour les billets EUROSTAR qui ne seront plus disponibles aux guichets, vendus seulement sur internet !
Après avoir massivement réduit l’emploi et les périodes d’ouverture des guichets SNCF, les usagers doivent attendre de plus en plus longtemps pour être servi comme en atteste l’allongement des files d’attentes. Pour continuer à les dissuader d’y avoir recourt, la direction les prives de plus en plus de service puisque les guichets ne peuvent déjà pas vendre de billets OUIGO, 100% ÉCO et certains billets des trains régionaux en Europe. Nous sommes bien loin du véritable service public SNCF qui pouvait vendre un billet de bout en bout de Brest à Vladivostok avec un tarif kilométrique-dégressif échangeable et remboursable sans aucun frais ! En moins de 10 ans, les usagers peuvent mesurer ainsi tout ce qu’ils perdent avec la logique libérale appliquée au ferroviaire.
La majorité au Conseil Régional n’est pas non plus étrangère à cette volonté de l’établissement TGV de ne plus vendre des billets TER. En effet, la CGT a plusieurs fois alerté le président de la Commission Transport, Mr Roch Brancour, des risques encourus par l’adoption d’une tarification régionale déconnectée de la tarification SNCF nationale. Nous lui avons signifié qu’il était envisageable que les billets TER de la région puissent ne plus être supporté par le système de vente national. Pour l’heure, ce n’est pas encore le cas techniquement, mais la complexité de vente de deux gammes tarifaires trop éloignées l’une de l’autre servirait aujourd’hui de prétexte à TGV pour arrêter de vendre les billets TER PDL !
Nos collègues des guichets, vont une nouvelle fois être victimes en devant faire face à l’exaspération des voyageurs, fatigués d’attendre et ne pouvant obtenir le service attendu. Cette situation sociale désastreuse crée un profond malaise dans tous les services de l’entreprise.
Refusant le replis sur soit et le désarroi, la CGT en responsabilité, proposera à tous les cheminot-e-s de la région l’action collective et le rapport de force dans les semaines à venir afin de regagner des emplois à la production, de redonner du sens à nos métiers et améliorer les conditions de travail.