jeudi 18 avril 2024

Vaccination, Retraites, Protection sociale : réponses à Macron

mardi 13 juillet 2021

Une intervention présidentielle « hors sol » et pleine de contradictions

Lors de son intervention télévisée d’hier, le président de la République a fait la démonstration de son décalage avec la réalité sociale du pays et a multiplié les contradictions. Un discours où la démagogie n’a d’égale que la visée populiste du propos.

  • Alors que « la terre brule », littéralement en Amérique du Nord en ce moment, rien, pas un mot sur les questions climatiques et les enjeux environnementaux !
  • Alors que les violences faites aux femmes s’accroissent, pas un mot sur la situation, pas une mesure de protection, pas un projet, rien…
  • Alors que la majorité des travailleur.euse.s ne boucle pas les fins de mois et que l’économie ne pourra véritablement repartir que grâce à la consommation des ménages, pas un mot sur les salaires, pas de propositions pour augmenter significativement le Smic, les minima sociaux, les pensions…
  • Alors que la jeunesse paie un lourd tribut en termes d’emploi, d’accroissement sans précédent de la précarité, d’isolement, de renoncement aux études, de non accès à l’alternance, à l’emploi, etc., pas un mot pour viser un retour au « plein emploi »…

Toutes les réalités sociales du quotidien ont été éludées par un Président bien plus préoccupé par sa réélection que de véritablement répondre aux préoccupations du monde du travail.

Des contradictions qui confinent à l’absurde

  • Il porte l’idée d’une politique industrielle en France. Pourtant, ces dernières années, les exemples ne manquent pas de fermeture de sites, de délocalisation et, à chaque fois, le même discours : « nous n’y pouvons rien »… Sans attendre, pourquoi alors le gouvernement n’intervient-il pas en imposant un moratoire sur les fermetures de sites industriels ? Pourquoi n’intervient-il pas, par exemple, pour maintenir l’entreprise Luxfer qui fabrique du matériel médical. Et, les exemples similaires sont nombreux.
  • Il valorise le CDI alors même que le gouvernement n’a de cesse de le remettre en cause et de vouloir lui substituer des formes de contrat toujours plus précaires, afin de répondre aux attentes d’un patronat qui voit dans la stabilité du contrat de travail des freins à l’embauche...
  • Il promeut notre système de protection sociale qui nous a permis d’amortir les grandes crises (financière de 2008 et sanitaire depuis 2020), alors même que sa politique n’a de cesse de casser la sécurité sociale, de fragiliser son financement, qu’il tente d’imposer une nouvelle réforme de l’assurance chômage, qu’il vise un nouveau recul de l’âge de départ en retraite…
  • Il encourage le « dialogue social », alors même qu’il tente d’imposer, au 1er octobre, une réforme de l’assurance chômage combattue par l’ensemble des organisations syndicales françaises et par le Conseil d’État lui-même…
  • Il présente son projet de réforme des retraites comme « particulièrement juste et nécessaire ». Pourtant, il le temporise en le reportant post Covid, autant dire dans la perspective d’un nouveau mandat…
  • Il encense les personnels soignants, alors même qu’il les stigmatise en les faisant passer pour des rétifs à la vaccination, de dangereux inconscients face à la situation sanitaire qu’il faut contraindre à se faire vacciner. Pourtant, les soignants sont vaccinés à ce jour à 91 %, soit deux fois plus que la moyenne de la population française…

Face à cette politique gouvernementale qui ne vise que la remise en cause des conquis sociaux, la CGT appelle l’ensemble du monde du travail à se réunir et à se mobiliser pour que la rentrée sociale soit synonyme de luttes gagnantes pour le progrès social !

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100% pour la vaccination… Contre son imposition !

Le président de la République, lors de son intervention d’hier, a annoncé un ensemble de mesures pour lutter contre la pandémie en France, une pandémie mondiale qui n’épargne pas les autres continents et qui frappe le monde depuis plus d’un an maintenant.

Face au risque d’une « 4e vague » dû au variant « Delta », la vaccination va être intensifiée et des mesures restrictives visant celles et ceux qui ne seront pas vacciné.e.s vont être mises en œuvre.

« Faire peser les contraintes sur les non vacciné.e.s », voici la stratégie présidentielle. Qu’il est loin le temps, rappelons-nous, où les masques étaient inutiles, où le gel manquait, où les soignant.e.s étaient obligé.e.s, par la loi, d’aller travailler sans avoir tous les moyens de protection…

Fidèle à sa pratique, le Président stigmatise une partie de la population, plus précisément des travailleurs et majoritairement des travailleuses : le personnel soignant et non-soignant des hôpitaux, des Ehpad, les aides à domicile, etc.

Héros et héroïnes de cette crise, ils/elles seraient aujourd’hui des irresponsables mettant en danger la population car, soi-disant, rétifs à se faire vacciner… De qui se moque-t-on ?

Pour la CGT, la vaccination doit se développer, elle a largement fait ses preuves à travers notre histoire. C’est là une question de santé publique, particulièrement dans cette période de pandémie. Dans ce cadre, nous revendiquons que les brevets tombent dans le domaine publics, que les laboratoires privés cessent de générer des milliards de bénéfices sur la santé.

Pour nous, la vaccination doit se mener dans une démarche de « convaincre plutôt que de contraindre » ; ce qui nous oppose aux mesures prises en direction des personnels (soignants et non-soignants des hôpitaux, cliniques, maisons de retraite, établissements pour personnes en situation de handicap, en lien avec des personnes âgées ou fragiles, y compris à domicile) qui consistent à rendre obligatoire la vaccination sous peine de sanctions ; ce n’est pas la vaccination, c’est bien son obligation !

Cette obligation, non seulement stigmatise une partie de celles et ceux qui n’ont pas baissé les bras ces derniers mois, bien au contraire, mais elle introduit aussi une « obligation vaccinale » à des salarié.e.s avec ce que cela implique en termes d’atteinte aux libertés individuelles. C’est une mesure qui s’appliquera aussi à l’ensemble des salarié.e.s accueillant des clients ou des usagers… autant dire la très grande majorité du monde du travail.

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Notre protection sociale, « joyau de notre modèle social »… que Macron voudrait pourtant détruire !

Le président de la République, lors de son allocution télévisée d’hier, a notamment annoncé la poursuite de sa politique libérale et de casse des conquis sociaux, en voulant imposer une réforme de l’assurance chômage au 1er octobre 2021, sans tenir compte de l’opposition de l’ensemble des confédérations syndicales à ce projet.

Que faut-il de plus qu’une position unanime des organisations syndicales contre la réforme de l’assurance chômage et une censure du Conseil d’État pour que le président de la République prenne en compte la dimension profondément injuste, inégalitaire et antisociale de sa réforme ?

Cette posture politique ne sert qu’à envoyer des messages à sa droite, dans la perspective des prochaines élections présidentielles et à donner encore plus de gages au patronat qui ne cesse de recevoir des cadeaux sans conditionnalité ni efficacité : plan de relance, baisse des impôts de production et société !

Malgré les puissantes mobilisations qui se sont déroulées entre décembre 2019 et mars 2020, Emmanuel Macron a aussi annoncé une réforme des retraites visant à travailler plus longtemps et à partir à la retraite plus tard. Allonger les carrières alors qu’aujourd’hui un.e salarié.e sur deux n’est pas en activité est une aberration.

Cela va mécaniquement abaisser le niveau des pensions, accroitre les inégalités et appauvrir des centaines de milliers de retraité.e.s… Qui peut décemment affirmer qu’une pseudo-garantie de retraite à 1 000 euros est suffisante pour vivre dignement ?

L’annonce de la suppression des régimes spéciaux est également de retour. Le Président, dans une visée populiste et électoraliste, loin de tenter de rassembler, joue de nouveau la carte de la division, de la fracture et de l’opposition entre travailleurs et travailleuses.

Pour lutter contre le fléau du chômage, il faut permettre à toutes et tous de trouver un emploi et ce n’est pas en forçant les plus âgé.e.s à rester plus longtemps au travail que cela sera possible.

Avec la CGT, pour gagner le retour au « plein emploi », cela passe par un âge de départ en retraite à taux plein à 60 ans, des dispositifs de départs anticipés pour les métiers pénibles et par l’instauration des 32 heures, pour travailler moins, mieux et travailler toutes et tous !

La CGT appelle les salarié.e.s, les privé.e.s d’emploi, les retraité.e.s et la jeunesse à se mobiliser contre ces projets de réformes et à gagner le progrès social !















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