lundi 30 juin 2025

Les politiques libérales de casse des services publics de proximité nourrissent la montée du RN

jeudi 20 juin 2024

Déclaration CGT au CA de la CPAM 44

Des effluves de matières brunes malodorantes viennent heurter les narines de certains qui s’en étonnent, et pourtant ils en sont en partie responsables.

Engoncés dans leurs certitudes, ne prêtant aucunement attention aux alertes formulées par certains que ce soit à la CNAM ou dans ce Conseil, encore plus généralement dans l’ensemble des organismes de la Sécurité Sociale, on fonce dans la numérisation sans prêter attention à celles et ceux qui restent au bord du chemin, même la Cour des Comptes en a fait le constat. D’un autre côté de PFLSS en PFLSS, de COG en COG, de CPG en CPG, on réduit les moyens de ces organismes considérés comme des variables d’ajustement du budget de l’état par amalgame entre la notion de cotisation et celle d’imposition.

À force de ne pas daigner accorder crédit à ceux qui alertaient les « gestionnaires » de la rupture devenue béante entre les organismes de sécurité sociale et la population et ses besoins, cela aboutit à des électeurs et électrices qui se réfugient dans un vote désespéré et extrêmement risqué.

À force d’oublier et de renier les principes fondateurs de la Sécurité Sociale voulus par le Conseil National de la Résistance et de « gérer » la Sécurité Sociale de manière uniquement comptable et financière, au détriment de ses missions, nous voyons apparaître la menace de sa destruction, par la marchandisation de la santé sous tous ses aspects.

Déjà les annonces faites par le RN en matière de pouvoir d’achat se résument à réduire le salaire socialisé en réduisant les cotisations sociales, ce qui vous le savez aboutirait inexorablement à la réduction drastique des moyens de l’ensemble de la protection sociale collective et solidaire. Une couche discriminatoire selon la nationalité par la suppression de l’AME, avec tous les risques sanitaires collectifs que cela induits est aussi dans son programme, là encore bien loin des conceptions de solidarité d’origine.

Régulièrement, certains Tartuffes, la main sur le cœur affirment que la réduction des dépenses est la seule solution pour sauver la protection sociale de notre pays vu la taille des déficits. Bien entendu, pour eux il n’est jamais question de se pencher sur les ressources qui font défaut, notamment par les dégrèvements quasi mécaniques de la part patronale du salaire socialisé. Le montant total de ces dégrèvements, ces manques à gagner donc, est bien supérieur à l’ensemble des déficits de tous les secteurs de la Sécurité Sociale.

Que dire de l’état qui veut faire assumer au budget de la CPAM les dispositions qu’il avait prises lors du COVID de 2020-2021 ? Là encore on amalgame budget de l’état et celui de la Sécurité Sociale.

La casse de l’hôpital public du fait de son sous-financement, les difficultés à trouver un médecin traitant, la désignation des usagers et praticiens comme responsables d’un déficit qui serait selon le ministre de l’économie dû entre autres « à une explosion des arrêts maladie » par exemple, culpabilisant les uns et les autres. Le doublement des participations forfaitaires, les difficultés à pouvoir payer une mutuelle.

Les problématiques de coût de l’énergie, de pouvoir d’achat, de durcissement des règles de l’Assurance Chômage, tout cela n’est pas neutre dans l’exaspération de nos concitoyens qui ne se sentant ni écoutés ni entendus en arrivent à faire des choix désastreux.

Enfin je prendrai un exemple récent, Monsieur le Directeur, lorsque vous avez été sollicité par courrier pour réimplanter un accueil physique sur les Dervallières, vous avez considéré que vous n’aviez pas à y répondre, cela participe de ce sentiment d’éloignement voire de mépris ressenti par les usagers dans ses rapports à notre CPAM, cela répété régulièrement peut aboutir à l’humiliation ressentie par une partie de la population.

Et faute de moyens humains, du fait d’une COG et d’un CPG inadaptés aux besoins, vous envisagez de fermer l’accueil « Bretagne » du 8/07 au 23/08, en plus de probables fermetures d’autres agences pendant l’été. Nous vous suggérons une affichette à mettre sur les portes « Nous vous fermons la porte au nez pour mieux vous servir ».

Le lien est rompu entre une grande partie de la population paupérisée et notre Caisse, car en situation de précarité financière, d’autres précarités se greffent dessus : culturelle, sociale, familiale et tout cela crée de l’amertume, de la rancune, de la colère et du désespoir et comme chacun le sait ce cocktail peut aboutir au pire, c’est sur ce type de situation que les Nazis sont parvenus au pouvoir par la voie des urnes en 1933.

Certes, les défaillances de notre Caisse ne sont pas seules responsables de la situation politique actuelle, mais elles y participent par la conception de sa gestion qui nous est imposée par l’UCANSS et la CNAM et bien sûr le gouvernement.

L’ensemble des services publics le sont de la même manière. Arrêtons d’avoir l’œil rivé sur les données comptables, sur la réduction des coûts par la numérisation systématique.

Redonnons à ce merveilleux outil qu’est la Sécurité Sociale le rôle fondé sur la prise en compte de l’humain, qui avait été imaginé par ses créateurs : « à chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins ».














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