mardi 19 mars 2024

[Ouest France] Nantes. Pour la CGT, « urgence sociale et climatique sont liées »

mardi 7 juin 2022

La CGT veut intégrer l’urgence climatique à ses revendications. À Nantes, quarante-trois militants ont étudié ce mardi 31 mai l’impact des différents modèles de production sur l’environnement.

Anthony Lemaire, de l’Union départementale CGT 44, et Ronan Lherbier, de l’Union locale CGT sud-Loire, ont répondu à nos questions et expliqué pourquoi la CGT associe désormais urgence sociale et climatique.

La CGT qui s’empare de l’urgence climatique, c’est récent, non ?

« Dans les actes, oui. Mais nos premières réflexions sur le sujet datent des années 2000. Avant, on ne se posait pas trop la question du pourquoi et du comment de la production. Pourtant, la CGT s’est toujours intéressée à des grands projets comme la centrale nucléaire de Flamanville. Chez nous, il y a eu l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Sur ce sujet hyper clivant, y compris entre nous, on a réussi à se faire une idée. Et la conclusion, c’était : il vaut mieux ne pas faire l’aéroport pour des raisons environnementales mais aussi sociales. Pour nous, les deux dimensions sont indissociables. »

« La CGT fait partie du collectif Plus jamais ça, issu de la crise sanitaire, qui compte des associations comme Greenpeace. Depuis, on a progressé dans notre analyse environnementale et eux ont progressé dans leur analyse sociale. La critique du capitalisme est essentielle pour expliquer la crise écologique. Les entreprises capitalistes exploitent l’humanité et la planète. Et tentent aujourd’hui de verdir leur image. »

« Décomplexer les salariés »

Pour cette journée de formation syndicale, vous avez analysé des modèles de production et leurs effets sur l’environnement…

« L’écologie est un sujet structurant pour l’avenir du salariat et des populations. Les petits pas individuels, c’est bien, mais ça participe très peu à la résolution de la crise climatique. C’est du côté du travail qu’il faut se placer pour avoir des exigences sur les choix de production, les process, les approvisionnements… Les salariés réfléchissent de plus en plus à tout ça. Et nous, on voudrait que le volet environnemental soit mis systématiquement dans les discussions et les revendications, au même titre que les salaires et les conditions de travail. »

Parce qu’aujourd’hui, on n’a plus le choix ?

« Le citoyen qui s’investit dans la protection de la nature, c’est normal. Mais dans l’entreprise, ça ne va pas de soi. Pas étonnant car parfois, c’est compliqué. Ceux qui fabriquent des engrais ou des armes ont du mal à critiquer ce qu’ils produisent. On veut décomplexer les salariés par rapport à ça. Ce qu’ils produisent n’est pas de leur responsabilité. Par contre, dans quelles conditions ils le font, quel sens ils donnent à leur travail et quel respect de la planète ils mettent derrière, ça, c’est important, ça compte. Et quand on dit production, c’est partout. À l’usine ou au bureau. »

Ouest-France Isabelle MOREAU. Publié le 01/06/2022 à 09h00















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