vendredi 19 avril 2024

Reprise de l’activité à l’Aéroport de Nantes-Atlantique : pas comme avant !

mardi 23 juin 2020

Emmanuel Macron a déclaré, évoquant la crise du Covid-19, que le « jour d’après » ne ressemblerait pas au « jour d’avant ». Nous, salarié.e.s du secteur aéronautique, le prenons au mot : la reprise de l’activité à l’aéroport ne pourra pas se faire comment avant !

L’attention se porte, depuis quelques semaines, sur la situation des aéroports et de tout le secteur aérien. Les avions sont cloués au sol depuis le 17 mars, et la grande majorité des salarié.e.s du secteur sont en chômage partiel depuis cette date. De nombreux CDD saisonniers et intérimaires ne seront pas recrutés et les menaces de licenciements sont fortes.

Le coût social de la crise risque d’être important. Cependant il ne date pas du mois de mars 2020.

En effet le modèle économique de Nantes Atlantique est aujourd’hui principalement basé sur le système low cost. Un système de mise en concurrence entre sous traitants, qui font des salarié.es la variable d’ajustement. Les profits des compagnies aériennes et de leurs actionnaires ces dernières années ont bien été réalisés sur le dos des salarié.es en réduisant les salaires, en détériorant les conditions de travail et en augmentant toujours et encore la précarité.

Le coût environnemental de l’activité aérienne est également pointé par cette crise. L’arrêt brutal du trafic aérien a sans doute contribué, (relativement si on le compare à celui du trafic automobile), à la chute des émissions de gaz à effet de serre, des polluants, des nuisances sonores. Là encore, le système low cost qui propose des billets à quelques euros pour parcourir des centaines de kms, concurrençant parfois le train bien moins polluant, n’assume pas sa responsabilité environnementale.

Nul ne sait aujourd’hui quel sera l’avenir du transport aérien. Ce qui semble certain, en revanche, c’est que jusqu’à la fin de l’année 2020, au moins, et sans doute pour plusieurs années, l’activité de l’aéroport de Nantes-Atlantique ne retrouvera pas le niveau d’activité qui était le sien avant cette crise.

La reprise de l’activité est aujourd’hui timide. Une vingtaine de vols commerciaux par semaine sont envisagés à partir de la mi-juin. Pour la CGT, il est inconcevable que les conséquences de cette baisse d’activité pèsent encore une fois sur les seul.es salarié.es, à qui les patrons vont exiger tous les sacrifices. Des machines à l’arrêt, des équipements inutilisés, des installations vides, la crise du Covid-19 a peut-être révélé au monde que ce sont bien les salarié.es qui créent les richesses : ce ne sont ni les machines, ni les actionnaires !

Les syndicats CGT de l’aéroport, avec les salarié.es, et l’Union Locale CGT du Sud Loire, luttent pour défendre les intérêts des salarié.es de la plate-forme aéroportuaire et revendiquer une activité aéroportuaire utile à l’intérêt général et compatible avec l’environnement, pour que le « jour d’après » ne ressemble pas au « jour d’avant » :
• Les plateformes aéroportuaires doivent être des infrastructures de l’État du fait de leur importance stratégique (sécurité, écologie, mobilités...) de niveau national et leur nécessaire complémentarité avec l’activité ferroviaire notamment.
• L’application de la convention collective s’appliquant aux personnels de l’aéroport qui leur est la plus favorable.
• La sous-traitance doit être réservée aux seules activités commerciales annexes, toutes les activités de la sécurité, aux bagages, en passant par les placements d’avions... doivent être intégrées au service public des aéroports.

Ce n’est qu’en changeant de modèle que nous pourrons proposer une activité intégrant son coût social et environnemental. La CGT n’attend rien des actionnaires pour changer ce modèle, leur seul intérêt étant leurs dividendes.

Les enjeux environnementaux et les questions sociales sont des questions qui trouveront une réponse collective. Le monde du travail s’exprime et agit, car c’est bien lui le mieux placé pour répondre à ces questions, comme l’a montré la crise sanitaire. Ce sont en effet les salarié.e.s qui ont répondu « présent » pendant cette crise.

Le progrès social et environnemental est non seulement possible, il est aujourd’hui nécessaire et urgent.















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