mercredi 27 mars 2024

Retour sur la mobilisation du 22 mars en Loire Atlantique (photos)

jeudi 22 mars 2018

Très belles mobilisations aujourd’hui en Loire-Atlantique pour la défense des services publics et contre les réformes libérales de Macron : 3000 à Saint-Nazaire et 10000 à Nantes.

En plus des agents du public, des cortèges intergénérationnels et beaucoup de participation du secteur privé, des retraités, privés d’emploi... la convergence des luttes est en marche.

Les chiffres de grève sont déjà soumis à manipulation dans les médias nationaux qui reprennent sans recul la propagande gouvernementale en annonçant 10 % de grévistes à l’État et 5 % à la territoriale !

Quand l’Éducation Nationale, premier employeur de l’État annonce 15 % de grévistes, il apparaît difficile d’avoir une moyenne inférieure... Quand à la Territoriale, les salarié.es pouvant débrayer le nombre d’heures qu’ils veulent, le recensement des grévistes implique un travail d’émargement qui prend parfois une semaine.

Bref, nos adversaires vont tout faire pour minimiser la portée de la mobilisation du 22 mars, c’est classique.

Pour autant, avec un cheminot sur 3 en grève, avec les Finances Publiques mobilisées à 38 % nationalement et 45 % en Loire Atlantique, les premiers retours sont bons, voire très bon. Avec 500 000 personnes dans les manifestations, l’espoir est de retour !

Après l’ISF, Macron fait disparaître les grévistes

COMMUNIQUE 22 mars

On savait déjà qu’Emmanuel Macron nourrit une véritable passion pour les riches et les profits et que sa conception du dialogue social se résume à « tout est discutable sauf ce que j’ai décidé », il nous restait à apprendre qu’il était également un éminent prestidigitateur.

En effet, les chiffres annoncés par les autorités sur les taux de grévistes dans la Fonction publique -que ce soit ceux de la mi-journée ou ceux revus légèrement à la hausse du soir- relèvent du tour de passe-passe pur et simple.
Quelques éléments parmi tant d’autres suffisent à démontrer la duplicité de nos gouvernants. A la même heure exactement (18h), le ministère de l’Action et des Comptes Publics publiait un taux de grévistes dans l’Hospitalière différent (à la baisse, comme il se doit) de celui annoncé par … le ministère de la Santé. Aujourd’hui vendredi, la plupart des collectivités territoriales contactées répondent qu’elles ne seront en capacité de fournir des chiffres que la semaine prochaine. Bizarre, puisque dès le début d’après-midi, le gouvernement communiquait sur 4.95% de grévistes à la Territoriale !

Tirés honteusement vers le bas, totalement déconnectés de la réalité, ils éclairent surtout une autre facette du pouvoir en place : la pratique du mensonge comme élément de communication.

Il est d’ailleurs à déplorer que certains médias les reprennent complaisamment, se faisant les chantres de la désinformation gouvernementale, sans prendre la peine de contacter les organisations syndicales représentatives. Aujourd’hui, toutes les données que nous avons en notre possession sur des centaines de milliers d’agents, dont la plupart émanent des administrations elles-mêmes, sont très largement au-dessus, au moins deux à trois fois, des élucubrations officielles.

Sous réserve des derniers éléments complémentaires, indispensables à tout chiffrage sérieux, la CGT estime que le taux moyen de grévistes doit se situer au-dessus des 30%, avec des nombreuses pointes à plus de 50%, voire de 60%. Par exemple, dans 4 départements, les 60% sont dépassés dans les Finances publiques, des niveaux quasi inédits sont atteints au ministère de la Culture, etc.
D’ailleurs, le comptage des manifestants de la Fonction publique, émanant du très sérieux ministère de l’Intérieur, fait état de 50% de participants en plus ce 22 mars par rapport au 10 octobre 2017.

Beaucoup plus de manifestants et moins de grévistes : il y a vraiment quelque chose qui cloche dans le royaume de la macronie !

Journée massive de mobilisation, soutien majoritaire de la population, côte de popularité au plus bas : voilà sans doute ce qui explique les piètres pirouettes d’hier.
Elles constituent surtout un aveu de fébrilité, voire de faiblesse.

On ne lâche rien et on continue !

Intervention CGT :

Camarades,

Nous sommes mobilisé.Es aujourd’hui pour des questions salariales fonction publique : gel du point d’indice, gel des carrières, jour de carence, rémunération au mérite, certes importantes, car démontrant l’injustice qui est faite aux salarié.es du public, mais nous sommes surtout mobilisé.es pour la question plus essentielle de la défense des services publics et de ses missions d’intérêt général. Et sur ce deuxième point, nous avons dépassé le stade de la préoccupation pour entrer dans celui de la colère.

Le projet Macron, c’est défaire le modèle social français. Pour cela il attaque sur tous les fronts : protection sociale, statut des salarié.es et services publics à la française.

Protection sociale : nous voyons se mettre en place une réforme sans précédent de la formation professionnelle avec le dynamitage de ce qui fonctionne, le CIF remplacé par un squelettique CPF n’ouvrant droit à pas grand chose. Au passage le poids de la responsabilité de la formation est reportée sur l’individu. Nous voyons aussi une attaque frontale sur l’assurance chômage où au nom des déficits et d’une pseudo égalité, on va ouvrir des droits à un peu plus de gens, mais forfaitisés et soumis à des contrôles toujours plus inquisiteurs. C’est aussi la Sécu qui est dans le collimateur et dès l’année prochaine, Macron & Co entendent briser le système des retraites.

Statut des salarié.es, après la loi El Khomry en 2016 et les ordonnances Macron à l’automne 2017, le droit du travail a été systématiquement saboté, en défaveur des salarié.es. Comme la CGT l’avait dit, après les salarié.es du privé, ce sera le tour des salarié.es du public. Nous y voilà. Cheminots et fonctionnaires, le projet Macron c’est de supprimer le statut ! Comme à chaque attaque néo libérale, la charge idéologique est rude : archaïque, dépassé, le statut serait une entrave à un service public moderne et de qualité ! Ce double langage ne doit pas cacher que leur projet, c’est uniquement de diminuer les droits et les garanties des fonctionnaires et assimilés : CAP, CHSCT, règles de gestion, grille de rémunération, tout doit disparaître ! Bienvenue dans le règne de l’arbitraire, de la gestion à la tête du client, voilà venir la mobilité forcée, les départs dits « volontaire », la rémunération au mérite, le recrutement clientéliste. La DGAFP (Direction Générale Administration Fonction Publique) annonce déjà que pour des pans entiers de la FP, il n’y aura plus de recrutement statutaire ! On a déjà connu ça à France Telecom ou à La Poste, et on sait la casse sociale et humaine que cela a pu entraîner.

Services publics, le projet est clair, Action Publique 2022 va rendre sa copie et l’orientation, c’est toujours moins de services publics et toujours plus de suppressions d’emplois. Rappelons le encore une fois, au moins 50 000 emplois en moins à l’État, au moins 70 000 à la territoriale, voilà les objectifs affichés, mais on peut craindre légitimement que cela aille encore plus loin, sans compter les milliers de nouvelles suppressions d’emplois probables à l’Hospitalière si l’on considère les nouvelles coupes budgétaires à venir. Pour y arriver, la recette est simple pour ne pas dire simpliste : supprimer et privatiser des missions ! Gageons qu’ils ont quelques pistes pour créer sur le dos de la collectivité, les nouveaux milliardaires qui accaparerons le bien commun ! Là aussi nous avons l’expérience du dépeçage de GDF, des Autoroutes et d’autres services publics. Les français ont payé pour leurs services publics et les gouvernements s’y entendent pour les en spolier.

Les savants fous de la Macronie entendent user et abuser de la stratégie du choc, ils mettent en place une véritable Blitzkrieg pour prendre de vitesse le corps social.

C’est pourquoi aujourd’hui, rassemblé.es étudiant.es, retraité.es, cheminot.es, énergéticiens, postier.Es salarié.es du privé.es et agent.es du secteur public nous devons faire de cette journée du 22 mars un début et non une fin. Face à la casse du modèle sociale français, devant la mort annoncée du service public, il va falloir se battre !

Un ancien résistant,Stéphane Hessel, a connu un succès de librairie fulgurant en 2010 autour du mot d’ordre « indignez vous ! ». Aujourd’hui, c’est « révoltez vous » qui doit être notre mot d’ordre, tou.te.s ensemble !

Nous voulons des services publics partout et pour tous ! Nous voulons rendre effectif le principe égalitaire « chacun contribue selon ses moyens, chacun reçoit selon ses besoins » !

  • • Il y a urgence ! Déjà à la Santé, hôpitaux et Ehpad coulent ! En dix ans, le ministère de la Santé a réalisé 7 milliards d’économies dans le budget de l’hôpital public, cela représente 100 000 lits en moins. Résultat : les hôpitaux français sont au bord de la rupture.
  • • Il y a le feu à l’éducation avec des réformes rétrogrades comme la sélection à l’Université !
  • • La menace se précise dans les ministères, où par exemple le gouvernement veut littéralement détruire les Finances Publiques.
  • • La catastrophe est en cours à la Poste, avec un repli des guichets et des emplois
  • • La privatisation se prépare à la SNCF ou à EDF avec les barrages hydro électriques.

    Pourtant, rien n’est inéluctable. La fameuse dépense publique, et la dette, ne sont qu’une construction intellectuelle qu’on brandit inlassablement pour s’opposer à une plus juste rémunération du travail, pendant que la fraude fiscale se fait en plein jour et que Bernard Arnaud voit sa fortune se bonifier de quelque 24 milliards d’Euros en une seule année. Et pour le gouvernement, ce seraient les cheminots ou les fonctionnaires les privilégié.es ? Tout cela pour que la population se jalouse entre-elle en oubliant les véritables responsables de la situation, tout cela pour masquer le gâchis et l’échec des politiques néolibérales.

Il est désormais urgent de comprendre et faire comprendre les dangers de l’indifférence qui font de chacun de nous des collaborateurs de ce système de destruction sociale. Demain, nos propres enfants subiront de plein fouet les effets du développement de cet individualisme exacerbé et nous reprocheront à raison d’avoir laissé par inaction se volatiliser ce trésor constitué de systèmes sociaux et de services publics que nos aïeux ont gagné et défendu pour nous et transmis…

Alors oui, ce 22 mars n’est qu’un point d’étape et faisons comme Macron et ses sbires : accélérons !

Accélérons les mobilisations, accélérons les initiatives, accélérons la mise en place de stratégie de luttes comme le font les camarades cheminots, accélérons les assemblées générales, accélérons les actions collectives de résistance. Et commençons dès demain, dans chaque atelier, dans chaque service. La bataille doit être menée, nous n’avons pas le choix.

Et le gouvernement, aveuglé par son sentiment de toute puissance, nous fait un beau cadeau en s’en prenant à l’ensemble des services publics en même temps, à l’ensemble de la population.

Il nous permet, pour la première fois depuis longtemps, de repartir sur un « tous ensemble ! »

Macron, minable clone de Margaret Tatcher, lance la guerre sociale, répondons-lui par une mobilisation générale !

Et c’est tous ensemble que nous lutterons, et tous ensemble nous gagnerons !















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