jeudi 28 mars 2024

Des choix favorables aux plus riches… en voici une nouvelle confirmation

vendredi 26 janvier 2018

Ce n’est pas un scoop que de dire que les choix du président de la République et de son gouvernement profitent surtout aux plus riches. Néanmoins, il n’est pas inutile de le rappeler de temps en temps, preuve à l’appui.

Ainsi, l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) vient de publier son analyse du Budget 2018 [1]. Celle-ci confirme, en effet, que les choix budgétaires de ce gouvernement profitent surtout aux contribuables les plus riches. Constat qui rejoint l’analyse de la CGT [2].

D’après l’étude de l’OFCE : « Les choix fiscaux du budget 2018 sont marqués par la réduction de la fiscalité du capital (réforme de l’ISF et mise en place du Prélèvement forfaitaire unique, PFU) et par la poursuite de la baisse de la fiscalité pour les entreprises entamée sous François Hollande (baisse de l’IS et hausse du taux de CICE). A contrario, hors fiscalité du capital, les autres prélèvements nets sur les ménages seront accrus, les mesures fiscales visant à redonner du pouvoir d’achat aux ménages (baisse de la taxe d’habitation et des cotisations sociales, crédit d’impôt sur les services à la personne…) ne suffisant pas à compenser l’effet négatif de la hausse de la fiscalité indirecte (tabac et écologie) et de la CSG. »

Plus précisément, l’étude constate : « En ce qui concerne l’impact redistributif des mesures nouvelles pour les ménages, celles-ci devraient être en 2018 largement au bénéfice des 2 % de ménages du haut de la distribution qui sont ceux qui détiennent le capital mobilier le plus important. A contrario, pour les ménages du bas de la distribution, les revalorisations en fin d’année des minimas sociaux ne compenseront pas le relèvement de la fiscalité indirecte pour les ménages qui le subissent. Pour les « classes moyennes », les mesures nouvelles devraient avoir un impact net nul. Et les ménages situés au-dessus des « classes moyennes » mais en-dessous des 2 % les plus aisés verraient leur niveau de vie baisser. »

Baisse du pouvoir d’achat aux premiers mois de l’année

Certaines mesures budgétaires qui ont un impact négatif sur le pouvoir d’achat, comme la hausse de la CSG et celle du prix du tabac et des carburants, sont immédiatement appliquées, tandis que d’autres mesures, comme la baisse de certaines cotisations sociales sont étalées dans le temps. De ce fait, l’impact de l’ensemble de ces mesures sur le pouvoir d’achat varie dans le temps. Dans l’immédiat, les ménages et notamment ceux à revenu modeste subiront une baisse de leur pouvoir d’achat au cours des premiers mois de l’année.

Selon l’étude de l’OFCE : « … le pouvoir d’achat sera marqué négativement au premier trimestre 2018 (-0,5 point de RDB, revenu disponible brut) en raison du transfert partiel cotisations salariés / CSG (malgré la prime de compensation pour les fonctionnaires et la baisse de cotisations pour les indépendants) et de la hausse de la fiscalité écologique et des prix du tabac, et ce nonobstant la mise en place du PFU, prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital. Au deuxième et troisième trimestre, les baisses de la fiscalité directe soutiendront le pouvoir d’achat, à travers notamment la réforme de l’ISF et l’élargissement du crédit d’impôt relatif aux emplois à domicile acté fin 2016. À l’inverse, la fiscalité indirecte continuera de peser sur le pouvoir d’achat. Au final, la fiscalité et les prestations sociales, à travers la revalorisation de l’Allocation adulte handicapé (AAH), permettront de soutenir le pouvoir d’achat respectivement de 0,3 et 0,1 point de RDB. Enfin, au dernier trimestre 2018, le pouvoir d’achat accélérerait nettement (+1,2 point de RDB) sous les effets conjugués de la deuxième tranche de baisse de cotisations, du premier volet de suppression de la taxe d’habitation… et des revalorisations de la Prime d’activité en octobre et de l’Allocation de solidarité pour les personnes âgées (ASPA) en novembre. Au final, les effets de la fiscalité directe et indirecte et des revalorisations de certaines prestations sociales, bien qu’ayant des effets significatifs sur la distribution des niveaux de vie… seraient quasiment neutres sur le pouvoir d’achat en moyenne en 2018… »

Hausse des inégalités

Selon l’étude de l’OFCE, les 5 % des ménages les plus modestes devraient voir leur niveau de vie se réduire sous l’effet des mesures décidées. A contrario, les 5 % de ménages les plus aisés devraient profiter pleinement des réformes sur la fiscalité du capital mobilier et verront leur niveau de vie s’accroître de 1,6 % en moyenne par unité de consommation (UC) [3].

[1OFCE, « Budget 2018, pas d’austérité, mais inégalités », Policy Brief, N° 30, 15 janvier 2018.

[2Voir notamment :
 « Budget 2018, cadeaux pour les plus riches et « gains de pouvoir d’achat » en trompe-l’oeil pour les autres », note du Pôle économique datée du 29/09/2017 ;
 « Des choix franchement en faveur du capital », note du Pôle économique datée du 3/09/2017.

[3Pour un ménage, le premier adulte compte pour une UC, les autres personnes âgées de 14 ans ou plus pour 0,5 UC et les enfants de moins de 14 ans pour 0,3 UC.















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