IHS - Cahier N°03 - Août 2009

En un premier temps, c’est plutôt la bataille du temps libéré – parallèlement à celle des conditions de travail, des salaires, de la protection sociale - que n’a cessé de mener le mouvement syndical – CGT en première ligne… Temps libéré sur le temps de travail, sur ses durées quotidienne et hebdomadaire, sur l’ensemble de la vie…

Exiger du temps libéré, c’était – et c’est toujours – s’inscrire dans une dynamique qui place l’homme au centre du travail et ce dernier comme un moyen et une finalité pour répondre aux besoins économiques, sociaux et culturels des salariés et de leurs familles.

L’idée forte fut de considérer que ce temps libéré ne devait pas l’être relativement au seul processus de travail – la fameuse « reconstitution des forces de travail » - mais qu’il convenait de lui donner du sens et du contenu en parlant de temps LIBRE.

Ce temps libéré et libre ouvrait d’immenses perspectives en matière d’éducation, de culture, de sport et de tourisme, entre autres…

1936 reste une date-clef tant dans l’ampleur de la conquête sociale - les congés payés - que dans les exigences qu’elles généraient.

« Loisirs », « Vacances », « Tourisme », « Éducation populaire », « Culture », « Sport », la CGT et ses organisations n’ont eu de cesse d’investir ces champs, d’en concevoir les actions comme libératrices pour le salarié et l’individu.

Ce cahier témoigne de diverses initiatives menées sur quelques-uns de ces domaines ; leurs réalisations font partie du patrimoine de l’histoire sociale, attestent que l’antagonisme de classe ne s’arrête pas à la porte de l’atelier ou du service. Elles sont à mettre à la contribution de militantes et de militants qui ont apporté leur pierre à l’édifice de la justice sociale, au combat pour la dignité humaine.

Le temps libre et les activités qui en découlaient ont vu une démocratisation réelle de certaines pratiques, une exigence de démocratie ! A cet égard, la bataille idéologique n’a connu aucun répit.

Aujourd’hui, son acuité est attestée par la marchandisation de l’ensemble de ces activités, la massification a pris le pas sur la démocratisation, le consumérisme sur l’implication des salariés comme acteurs et décideurs de leurs propres loisirs !

De même, il ne faut pas oublier que la masse de celles et ceux qui n’ont pas accès – faute de moyens - à ces droits ne cesse de grandir, que des attaques sont portées pour allonger la durée du travail ou en modifier la nature : ouverture des magasins le dimanche, allongement de la durée des cotisations !!!

Si l’histoire ne repasse pas deux fois le même plat, le capital ne se résigne jamais à resservir deux fois la même soupe.

Pour conclure, nous vous souhaitons une bonne lecture et vous remercions, à l’avance, de vos éventuelles remarques ou contributions – individuelles ou collectives – qui pourront permettre de poursuivre nos réflexions et éclairage sur ces sujets.