jeudi 18 avril 2024

Histoire de la CGT : montée du fascisme et résistance en 39/45

vendredi 2 décembre 2016

Conférence du 22 octobre 2016 / Montée du fascisme et Résistance.
Guy Texier

Demain vous participerez au 75e anniversaire des fusillades du 22 octobre 1941 à Châteaubriant, auxquelles nous associons aux 27 de Châteaubriant les 16 de Nantes et les 5 du Mont Valérien.

La Loire Inférieure, Loire Atlantique aujourd’hui, a été terre de Résistance qui ne se limite pas à octobre 1941, il y aura tout au long de cette guerre des actes de résistance divers qui vont de la distribution de tracts, de l’inscription sur les murs, du sabotage à la lutte armée.

Avant d’aborder ces évènements dramatiques des 48 fusillés d’octobre 1941, Il est nécessaire, pour bien comprendre ces évènements, d’avoir en mémoire les deux décennies qui ont précédées avec la montée du fascisme en Europe et en France en particulier.

Dès la fin de la première guerre mondiale de 1914/1918, les forces de l’extrême droite, d’idéologie anti républicaine et criminelle avec un discours nationaliste et xénophobe s’opposent aux forces républicaines qui ont chassé dans plusieurs pays les monarchies décadentes qui s’appuyaient sur des forces obscurantistes.

Les millions de morts et de blessés de cette guerre et la grande misère de l’immense majorité des populations qui attendaient des démocraties naissantes une politique progressiste que la division de ces forces ne leur offrait pas.

Ainsi en Italie dès 1919 avec Mussolini , au Portugal avec Salazar en 1932, en Allemagne
avec Hitler en 1933, en Espagne avec Franco en 1936, mais aussi en Hongrie avec l’amiral Horthy , en Roumanie et en Pologne avec le maréchal Pildusky, les fascistes se sont emparés du pouvoir par la violence pour y instaurer des dictatures répressives à l’égard des démocrates , des syndicalistes et de tous ceux qui s’opposaient à leur politique.

En France , les racines de l’extrême droite remonte au 19e siècle et coïncide avec la fin de la royauté , la capitulation de Sedan en 1870 , l’affaire Dreyfus en 1894 ( l’anti judaïsme) les années du colonialisme , les années 1930 (le 6 février 1934) avec les croix de feu , l’action française , les camelots du roi , puis le régime de Pétain et Vichy , les guerres d’Indochine et d’ Algérie , le putsch des généraux d’avril 1961 , l’OAS ,les groupes occident, bloc identitaire et le FN avec le clan Le Pen. Le symbole de l’extrême droite est la croix celtique.

C’est donc dans le prolongement des mouvements de résistance au fascisme , notamment dès 1934 après la journée d’émeute de l’extrême droite du 6 février 1934 , dont l’objectif était de renverser la représentation républicaine qu’était l’Assemblée Nationale qui a conduit les partis de gauche , la CGT U et la CGT , qui a constitué l’amorce du rassemblement du 12 février 1934 pour la création d’un front populaire pour stopper la montée de l’extrême droite et l’exigence d’un front démocratique et progressiste.

Tout cela conduit au pacte d’unité d’action, signé entre le parti socialiste et le parti communiste le 27 juillet 1935 .La réunification syndicale est en marche, elle sera réalisée en mars 1936 au congrès de Toulouse.

La CGT U et la CGT dès 1935 contribuent à l’élaboration du programme du Front Populaire qui proclame : la défense du droit syndical, la restauration du pouvoir d’achat, la réduction du temps de travail, le fonds national de chômage, la retraite des vieux travailleurs, de grands travaux d’utilité publique, le contrôle de la sortie des capitaux, la réforme fiscale et l’impôt sur les grandes fortunes.

L’unification syndicale de mars 1936, le pacte d’unité d’action PCF/ SFIO, l’élaboration du programme progressiste conduit à un grand élan populaire et à la victoire électorale d’avril 1936 et la création d’un gouvernement de Front Populaire présidé par Léon Blum.

A partir de mai 1936, devant le refus du patronat de négocier les exigences sociales des travailleurs, des grèves avec occupation se développent. Le soutien du gouvernement est un atout mais aussi un espoir.

C’est ainsi que le 7 juin 1936, les accords de Matignon sont signés entre la CGT, la CFTC peu influente et le patronat.

Accord dont nous faisons encore aujourd’hui référence 80 ans après, c’est dire l’importance de1936 qui fut un des plus grands millésimés social.
Mais il est bien évident que le patronat qui a dû signer sous la contrainte des luttes des travailleurs n’avait par la suite qu’un objectif : celui de reprendre ce qu’il a été contraint de concéder.

Il s’y emploiera avec l’aide de politiciens de droite mais aussi de sociaux-démocrates de l’époque dans une période ou en Europe le fascisme particulièrement en Allemagne , en Italie et en Espagne porte des coups mortels aux militants politiques de gauche et aux syndicalistes.

Les menaces de guerre en Europe se font de plus en plus menaçantes avec la politique expansionniste de Hitler, les libertés syndicales, politiques et démocratiques sont anéanties, la traque des juifs et des démocrates en Allemagne et dans les autres dictatures fascistes vont aussi peser en France sur la démocratie qui conduira des politiciens et le grand patronat à déclarer ‘’Plutôt Hitler que le Front Populaire’’.

Les évènements conduisant à la guerre vont rapidement se développer avec la guerre d’Espagne, puis les accords de Munich signés le 29 septembre 1938 par la France, l’Angleterre avec Hitler, lui livrant la Tchécoslovaquie après l’Anchluss de l’Autriche.

la suite dans le document ci dessous :

conférence du 22 oct 2016 à Saint Nazaire par Guy Texier














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