dimanche 17 mars 2024

Quand les banques centrales spolient le peuple Grec

mardi 17 octobre 2017

En 2010, soi-disant pour alléger les difficultés financières États en difficulté de la zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) a mis en place un mécanisme appelé Securities market programme (SMP). Il autorisait la BCE à acheter, sur le marché financier (« marché secondaire »), les obligations émises par ces États.

Ce mécanisme a été remplacé en 2012 par un autre, Outright Monetary Transactions (OMT) ; preuve que le SMP n’a pas été efficace.

Dans le cadre du SMP, la BCE a acheté quelque 210 milliards d’euros d’obligations émises par cinq États : la Grèce, le Portugal, l’Irlande, l’Espagne et l’Italie. Le montant des obligations de l’État grec ainsi achetées par la BCE est estimé à 41 milliards d’euros [1].

Ces obligations rapportent de l’argent à la BCE.

Ainsi, entre 2012 et 2016, la BCE a perçu 7,8 milliards d’euros sur les obligations de l’État Grec achetées dans le cadre du SMP.

Ce chiffre est confirmé par M. Draghi, Président de la BCE, dans un courrier adressé le 10 octobre 2017 au député européen Nikolaos Chountis, qui l’avait interrogé sur le sujet.

Dans ce courrier, M. Draghi précise que ces 7,8 milliards sont répartis entre les banques centrales nationales des pays de la zone euro au prorata de leur part dans le capital de la BCE.

La BCE n’a pas vocation à augmenter ses revenus aux dépens des peuples. Ses moyens doivent être mobilisés pour répondre aux besoins : création d’emplois stables et qualifiés, formation et qualification des travailleurs, promotion de la recherche, développement des infrastructures, reconquête industrielle, transition écologique et la protection de l’environnement…

Cette situation scandaleuse confirme plusieurs exigences portées par le mouvement syndical et les forces progressistes à travers l’Europe :

  • la transformation de la construction européenne, pour l’orienter vers la promotion des droits sociaux et de la protection de l’environnement ;
  • une approche coopérative pour résoudre les problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs européens : le chômage, la précarité, les inégalités, la concurrence… ;
  • l’annulation des dettes indues qui profitent aux spéculateurs et financiers aux dépens des travailleurs ;
  • le changement des statuts et des objectifs de la Banque centrale européenne, pour la mettre au service de l’emploi et de l’activité économique.

[1De Pooter, DeSimone, Martin, Pruitt (2015), “Cheap Talk and the Efficacy of the ECB’s Securities Market Programme : Did Bond Purchases Matter ?”, Board of Governors of the Federal Reserve System, International Finance Discussion Papers, 1139.















Accueil du site |  Site réalisé par la Cgt et propulsé par SPIP.