la CGT de Loire Atlantique (44)
Grève au ministère des Affaires Etrangères
jeudi 2 juin 2022

Appel de l’intersyndicale* à la grève le 2 juin et a une consultation de tous les agents sur l’avenir des métiers du MAE -

Contre la disparition des métiers de la diplomatie, du consulaire, de la coopération et de l’action culturelle

Les réformes s’accumulent au MAE sur fond d’inter-ministérialité aveugle où les agents seraient interchangeables arbitrairement. Des métiers, des corps disparaissent. Le Quai d’Orsay disparaît petit à petit.

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Ces mesures démantelant notre outil diplomatique sont un non-sens au moment où la guerre vient de faire son retour en Europe, après une pandémie inédite dans l’Histoire et le rapatriement de plus de 300.000 compatriotes en 15 jours, sans équivalent dans le monde, alors que le fractionnement du monde et la recomposition brutale de la mondialisation se déroulent précisément sous nos yeux et appellent une réponse active et de long terme.

C’est bien dans ce contexte que notre pays doit plus que jamais pouvoir compter sur l’expertise et les compétences de son service diplomatique qui est déjà, contrairement aux préjugés, particulièrement ouvert à des profils et des savoirs différents et à des origines sociales variées. Or, la réforme d’Amélie de Montchalin le réduira à un profil unique prétendument élitiste d’administrateurs généralistes interchangeables, qui ne correspond pas à la diversité et à la richesse humaine de nos métiers.

La France doit tout autant sanctuariser son service consulaire, toujours plus raboté alors qu’il fait pourtant régulièrement la preuve de son efficacité à protéger et aider nos compatriotes à l’étranger. Avec des effectifs sans commune mesure avec ceux des grandes villes de France (13.000 ETP pour le ministère contre 50.000 pour la Ville de Paris), le Quai d’Orsay arrive à déployer un large éventail de services dans le monde entier au bénéfice de plus de deux millions de nos compatriotes.

Il s’agit aussi de ne plus saborder nos emplois et outils d’influence, dans le notamment de la coopération et de l’action culturelle, alors même que de nouveaux acteurs émergent, concurrençant nos valeurs, nos intérêts, notre langue et notre politique de rayonnement culturelle, éducative et scientifique.

Depuis bien longtemps, des bilans partagés avec le corps social du MAE auraient dû être dressés sur l’empilement des plans d’économies (RGPP, MAP, et autres AP), le reformatage incessant du réseau (consulats d’influence, fusions SCAC/EAF, PPD, bureaux de France, SAF puis SGA, etc.), les effets de la mobilisation des agents à l’étranger et en Centrale face aux conflits et catastrophes de tous ordres, les conditions de travail, l’image du Ministère, et tant d’autres défis.

Il n’en a rien été, malgré les attentes des agents relayées par les revendications et propositions des organisations syndicales et des associations. Depuis des années, le MAE donne en réalité le sentiment d’être livré, et les agents avec lui, aux vents de
réformes brutales, désormais ouvertement agressives et méprisantes à leur encontre.

C’est fort de ce constat qu’un collectif spontané de collègues du ministère, en particulier de jeunes collègues, s’est formé et compte désormais plus de 400 membres.

Il a convergé avec les organisations de l’intersyndicale formée l’an dernier contre la réforme du MAE, d’où ressort cet appel à l’action.

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