la CGT de Loire Atlantique (44)
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Lettre ouverte sur le projet CHU Ile de Nantes
mercredi 22 avril 2020
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Monsieur COIPLET Jean Jacques, Directeur Général ARS de Loire Atlantique,
Le 5 avril 2020, Monsieur Olivier VERAN, Ministre de la Santé a déclaré : « A NANCY comme partout, l’heure est à la mobilisation de tous pour faire face au Covid19.
L’heure viendra de tirer les enseignements de cette crise sans précédent et de refonder notre hôpital. Tous les plans de réorganisation sont évidemment suspendus à la grande consultation qui suivra ».
Face à cette déclaration quelle position adoptez-vous en vue de l’opération « Ile de NANTES » ?
Nous tenons à vous rappeler :
Cette nouvelle construction inadaptée à l’offre de soins publique sur notre territoire prévoit la suppression de 349 lits s’accompagnant de la suppression de 500 postes (chiffre rapport chambre régionale des comptes 2013). Alors que nous avons estimé ces suppressions à 800 emplois tout comme son coût à 1,5 milliards d’euros au lieu et place du 1 milliard annoncé par les autorités. En ce sens, rappelons que l’augmentation d’activité que connait le CHU, ces dernières années, n’a pas été accompagnée d’emplois nouveaux si ce n’est sur les projets nouveaux. Les unités recomposées ont vu leurs effectifs diminuer.
Ce projet est obsolète et sans véritable considération d’efficience puisqu’il ne tient pas compte des besoins véritablement identifiés, mais plutôt d’un projet sous dimensionné laissant la part belle aux cliniques privées ; d’un montant exorbitant lié à son emplacement, endettant l’établissement à près de 600 millions d’euros (recours à l’emprunt) au moment du déménagement et aggravant ainsi la dette de l’établissement.
Des objectifs non atteints faute de financements suffisants pour l’hôpital public, alors qu’il était préconisé par les autorités et plus largement par la cour des comptes dès avril 2014 pour pouvoir investir dans un tel projet que le vôtre, un recours à l’emprunt exclusivement conditionné aux établissements qui atteignent une marge brute à 8%, ce qui n’est plus le cas du CHU de NANTES.
Toutes les restructurations, ces réorganisations au profit de l’ambulatoire faites ces dernières années, au CHU de NANTES, en vue du déménagement du futur hôpital démontrent déjà leurs limites par des urgences engorgées, des usagers régulièrement dirigés vers des établissements privés faute de lits d’hospitalisation, un établissement qui est en tension toute l’année. Les usagers paient les frais de ces politiques d’offres de soins inadaptées par des dépassements d’honoraires qui leur sont imposés ne pouvant être hospitalisés à l’hôpital public.
Les moyens en lits et en effectifs sur notre territoire sont insuffisants et ce déficit va s’aggraver avec cette nouvelle construction totalement inadaptée.
Nous exigeons l’arrêt immédiat de cette nouvelle construction, que l’édification d’un nouveau CHU soit réétudiée dans sa globalité de façon à répondre réellement aux besoins de la population, en concertation avec celle-ci qui est directement concernée par ce projet.
Dans l’attente de vos réponses claires et précises sans langue de bois.
Recevez, Monsieur le Directeur Général, nos meilleures salutations.
Nantes, le 20 avril 2020
Pour le Syndicat CGT
Du CHU de Nantes
Le Secrétaire Général
Olivier TERRIEN