jeudi 18 avril 2024

Halte au racisme et aux violences policières !

jeudi 11 juin 2020

Le monde vit une mobilisation inédite contre les violences policières et le racisme de certains policiers.

L’élément déclencheur est le meurtre par un policier blanc d’un citoyen américain noir par étouffement sous les yeux de la foule. Trump, par son dédain, a fait de ce « mort de trop » un étendard et un symbole pour tous ceux qui craignent la police au quotidien.

La France n’est malheureusement pas épargnée, depuis de nombreuses années, par le déferlement de violences policières. Le 5 janvier 2020, Cédric Chouviat, livreur en scooter de 42 ans, père de cinq enfants, était tué par la police suite à un placage ventral au sol effectué dans des conditions analogues à celui subi par Georges Floyd aux États-Unis.

Pendant la seule période de confinement en France, du 17 mars au 11 mai, une dizaine de personnes ont perdu la vie dont deux tuées par balle par la police les 4 avril à Toulouse et 15 avril à la Courneuve et une troisième décédée lors d’un placage ventral effectué le 8 avril par la police municipale de Béziers.

La police doit protéger la population, pas la stigmatiser ou la violenter. Encore moins lui ôter la vie.

Les populations noires, arabes ou métis sont le plus souvent victimes de ce racisme. Cela dure depuis des décennies dans les quartiers populaires. La population des centres-villes découvre avec horreur les pratiques policières : contrôle au faciès (parfois plusieurs fois par jour), insultes, humiliations, interpellations sans fondement, coups et blessures….

Depuis quelques années les personnes qui osent s’opposer aux politiques antisociales sont également victimes des violences policières, et d’un racisme d’un nouveau genre : les gilets jaunes sont qualifiés par la police de beaufs avinés, de cas sociaux, de racaille…

Les militants syndicaux et politiques de gauche sont estampillés de gauchistes et même de terroristes. C’est ce qui amène l’usage disproportionné de la force depuis 2016 de façon quasi systématique contre les mobilisations syndicales et citoyennes.

Pas besoin de désordre, les journalistes présents le savent bien. La doctrine du maintien de l’ordre impulsée ces dernières années par les politiques et les préfets est une source d’escalade d’autant plus qu’il y a une totale impunité pour les comportements déviants.

La plupart des violences et exactions viennent majoritairement de certaines unités peu nombreuses numériquement (principalement la BAC).

La CGT a déjà été menacée par des agents de la BAC nantaise en dehors de toute procédure. Sans aucune réponse du Préfet à nos protestations, ni sanction évidemment.

Quasiment aucune enquête menée par l’IGPN n’aboutit à des condamnations de policiers. Cette instance doit être indépendante du pouvoir politique et de l’institution policière pour être efficace et crédible.

D’autres faits très graves : C’est le visage de haine que vient de révéler l’enquête de streetpress : 8000 policiers appartenant à un groupe de discussion fermé sur les réseaux sociaux, s’échangent des horreurs  : « j’attends que tous ces gens crèvent, cela régénérera l’espèce humaine et surtout la race blanche », une femme blanche en couple avec un noir est « une pute à nègre », « ce pays mérite une guerre civile raciale, il faut qu’ils crèvent ces chiens ». Et ça continue comme ça sans fin. Ces nationalistes racialistes, comme ils se nomment, sont dans la police. Ils sont armés (fusils d’assaut…) et prêts à un coup d’État. Le commandement minimise : cela ne représente que 3% des effectifs. Imaginez ce que peuvent faire 8000 racistes armés et déterminés ! Sans comptez que c’est l’arbre qui cache la forêt. D’autres groupes similaires viennent d’être mis au jour.

Dans le même temps, le syndicat Alliance police menace quasiment d’appeler à une révolte de policiers (pas une grève, pas une action syndicale) si des sanctions sont prises contre des policiers qu’ils disent « stigmatisés ». Pour les mêmes raisons, le syndicat Synergie officiers produit un communiqué rageur truffé de dénis, calomnies, amalgames et de victimisation des policiers.

L’objectif de ce communiqué n’est évidemment pas de dire que les policiers sont tous pourris. Ce serait injuste et populiste, de nombreux fonctionnaires sont engagés pour une mission sincère et au service de la population. Certains de ces fonctionnaires sont d’ailleurs aussi victimes de comportements et de réflexions racistes et discriminatoires de la part de leurs collègues.

Il est pourtant absolument nécessaire de sanctionner jusqu’à la révocation, et condamner, tout policier qui ne respecte pas les valeurs républicaines et qui enfreint la loi (tenir des propos racistes publiquement est un délit passible de sanctions), qui se prévaut d’idées haineuses, qui projette de renverser la république pour une dictature blanche. Enfin, tout policier qui abuse de son pouvoir de violence légitime.

Il faut mettre fin à l’omerta au sein de la police et soutenir les lanceurs d’alerte qui en interne dénoncent ces crimes et délits.

Le gouvernement semble avoir peur de sa police, qui est le dernier rempart d’un pouvoir aux abois. Pourtant, la police n’a pas vocation à protéger le pouvoir contre le peuple. Laisser faire les pratiques citées plus haut ne peut amener qu’à deux extrémités gravissimes : amplifier le rejet de la police par la population et faire peser un risque sur la démocratie, risque venant de l’intérieur. Les annonces récentes du ministre de l’intérieur ne peuvent suffire à régler toutes ces dérives : une révolution culturelle dans la police est nécessaire.

La CGT combattra sans relâche le racisme et ceux qui l’attisent.

  • La CGT demande que les enquêtes concernant des policiers soit menées par le ministère de la Justice et surtout pas en interne.
  • La CGT demande que l’institution policière soit réformée sous l’impulsion du législateur sous le contrôle de la société civile, pour retrouver la confiance nécessaire à l’exercice de ses missions au service de la population.
  • Dans l’immédiat la CGT soutient toutes les mobilisations citoyennes qui pourront, seules, contraindre les pouvoirs publics à agir, pour le salut de toute la société.














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