jeudi 28 mars 2024

Discours 26 mai et photos

vendredi 27 mai 2016

A celles et ceux qui pensent qu’en ne manifestant pas en centre-ville de Nantes, nous répondons aux injonctions du Préfet, je tiens à préciser que nous ne nous laissons intimider et diriger ni par le Préfet ni par qui que ce soit. Par ailleurs, nous réaffirmons aujourd’hui, comme nous l’avons déjà fait la semaine dernière, que l’interdiction de manifester est inacceptable, même si nous ne sommes pas à l’origine de cet appel.

Notre choix de défiler sur des zones industrielles est lié au fait que nous considérons, qu’après plus de 2 mois de manifestations, le centre-ville n’est plus le lieu qui nous permettra de faire progresser la mobilisation, bien au contraire, cela démobilise nombre de nos camarades qui, bien au-delà des simples questions de violence, considèrent que l’heure n’est plus à défiler dans un lieu qui ne perturbe en rien le bon déroulement de la vie économique.

Les camarades de Saint-Nazaire ont d’ailleurs décidé la même chose en défilant ce matin dans la plus grande zone commerciale du secteur, alors qu’aucun problème de casse ou de violence n’est survenu jusqu’ici. Si les défilés du centre-ville étaient utiles au mouvement, nous aurions continué à les mener, avec ou sans l’autorisation préfectorale qui, je le rappelle n’est jamais sollicitée par les organisations syndicales. Cette manifestation d’aujourd’hui, ici, n’a pas plus été déclarée ou négociée que toutes les précédentes, quel que soit le lieu.

Ce dont nous avons besoin aujourd’hui, c’est de convaincre les salariés qui ne sont pas encore à nos côtés dans la lutte de nous rejoindre, et nous pensons que venir manifester à la porte de leurs entreprises peut être un élément déclencheur. Nous l’avons testé à Saint-Nazaire la semaine dernière et cela porte ses fruits. Alors non, nous ne renonçons à rien, au contraire nous cherchons l’efficacité pour élargir la lutte au plus grand nombre de salariés. Nous n’accepterons pas de leçons de ceux qui décident seuls de modalités d’action sans jamais avoir cherché à nous contacter pour une conduite du mouvement qui soit collective et partagée. Nous ne laisserons pas non plus dire que les organisations syndicales se coupent de la jeunesse, car la jeunesse, étudiante ou lycéenne, participe depuis plus de 2 mois à toutes nos intersyndicales et prend toute sa place dans nos décisions d’actions.

Que ceux qui nous accablent et nous invectivent sur les réseaux sociaux prennent le recul nécessaire pour regarder là où nous en sommes dans ce mouvement social. Le blocage de l’économie, par la grève, est aujourd’hui seul à même de faire plier le gouvernement. C’est cette grève que nous devons gagner partout.

Aujourd’hui, grâce à nos actions, nous ne nous attaquons pas seulement à des symboles du capitalisme mais au capitalisme lui-même, en son cœur. Car, comme j’ai déjà pu le dire la semaine dernière, sans salariés au travail, aucune richesse n’est produite. Alors, si notre but est commun, cessons les divisions stériles qui ne profitent qu’à nos adversaires.

Depuis plus d’une semaine, nos camarades raffineurs et portuaires sont en grève total. 100 % des raffineries sont à l’arrêt ou en cours de l’être.

Je tiens à saluer leur courage et leur détermination face à la violence médiatique et physique du gouvernement (encore une fois) qui, par l’attaque des piquets de grève dans les dépôts, pensait anéantir leur mouvement. Mais ils tiennent bon, grâce également à une solidarité sans faille de nombreux camarades d’autres secteurs professionnels.

Dans ce chemin vers la victoire, ouvert par nos camarades, s’engouffrent aujourd’hui des milliers d’autres salariés.

  • Les salariés des 19 centrales nucléaires françaises et d’au moins 4 centrales thermiques ont voté la grève qui débute dès aujourd’hui.
  • Les cheminots, déjà en grève par période de 2 jours par semaine, ont décidé d’accélérer la cadence en entamant une grève reconductible par période de 24 h à compter du 31 mai. Les cheminots de Nantes m’ont informé ce matin qu’ils conduiraient, la semaine prochaine, des opérations de blocage.
  • La RATP sera en grève illimitée à partir du 2 juin
  • Nos camarades d’Airbus, à Nantes et Saint-Nazaire, était en mouvement ce matin pour ancrer la grève. Ils étaient plus de 300 à Nantes, avec les camarades de l’aéroport grand ouest et l’appui de l’interprofessionnelle. Idem à Saint-Nazaire avec près de 400 camarades mobilisés.
  • Ceux du chantier naval STX, avec les autres grandes entreprises du bassin de Penhoët (man diesel, stélia, sides notamment) ont mené une opération de blocage du site mardi matin et sont de nouveau en lutte aujourd’hui.
  • Nos camarades de DCNS Indret organisaient ce matin des opérations barrages filtrants avec distributions de tracts.
  • Ceux de Nantes Métropole agissaient dans les dépôts des ordures ménagères et renouvelleront leur action dès demain matin.
  • Les postes et télecoms sont également mobilisés, tous comme les agents territoriaux des différentes communes du département.
  • Les camarades de l’agroalimentaire ont décidé d’organiser des débrayages reconductibles.

Les Assemblées générales de salariés se multiplient et les camarades de plusieurs unions locales m’ont indiqué avoir été contactés par des salariés de petites entreprises qui voulaient connaître les modalités pour se mettre en grève.

Ce matin, nos camarades de Saint-Nazaire étaient plus de 4000 en manifestation, dans un esprit combattif, déterminé.

Autant d’actes et de signes, non exhaustifs, qui montrent à quel point le mouvement, loin de s’essouffler, est en train de gagner en intensité. La victoire est à notre portée.

Le gouvernement le sait et c’est pourquoi il n’hésite pas à se lancer dans une opération de communication haineuse et fallacieuse, relayé par tous ses chiens de garde. Rappelons quelques vérités :

  • non la CGT ne bloque pas les raffineries, ce sont les salariés eux-mêmes qui ont décidé d’user de leur droit de grève, droit constitutionnel. Nos dirigeants se rendraient-ils compte que sans salariés au travail il n’y a pas de production ?
  • Non la CGT ne se radicalise pas, elle continue comme elle l’a toujours fait, à combattre les réformes qui sacrifient les salariés sur l’autel des profits immédiats pour quelques-uns. La société qu’on nous construit, réforme après réforme, nous n’en voulons pas. Si c’est ça être radical, et bien soit, appelez nous comme vous voulez.

Honte à ceux qui, encore une fois, parlent de « prises d’otage » pour qualifier nos actions. Dans ce pays qui vient de traverser une vague d’attentats, les mots ont du sens, particulièrement pour nous qui avons perdu des camarades CGT, au Bataclan et dans la rédaction de Charlie Hebdo. Comment des soi-disant dirigeants de notre pays peuvent-ils être aussi irresponsables, aussi cyniques ?

Valls a déclaré à l’Assemblée que la CGT ne faisait pas la loi. Certes, mais nous ne nous laisserons pas priver de nos droits et de notre avenir par un gouvernement qui reçoit ses ordre du Medef et de Bruxelles, et qui ne représente plus que l‘ombre de lui-même.

Rappelons que 3 français sur 4 souhaitent le retrait de ce projet de loi. Rappelons que le gouvernement ne peut pas s’appuyer sur une majorité parlementaire, ce qui l’a contraint à user du 49-3. Rappelons enfin que nos 4 organisations syndicales réunies représentent plus de 50 % des suffrages recueillis aux élections professionnelles, nous sommes donc, contrairement aux affirmations de certains, tout à fait représentatifs d’une majorité de salariés. Ceux qui représentent le peuple aujourd’hui, ceux qui agissent en responsabilité, c’est nous, pas ce gouvernement ultra-minoritaire.

La CGT vous appelle mes camarades à amplifier la mobilisation sans se laisser intimider par les discours nauséabonds et fallacieux.

Généralisons la grève et les actions dans toutes les entreprises et administrations.

Dès aujourd’hui, une nouvelle journée d’action nationale interprofessionnelle devrait être décidée pour la semaine prochaine.

La date du jeudi 2 juin circule.

Nous vous la confirmerons dès que nous serons informés. La date du mardi 14 juin, jour de l’ouverture du débat au sénat, a été ciblée pour une manifestation nationale à Paris. Nous sommes en train de préparer les modalités de transport pour un départ de Loire-Atlantique. Nous vous donnerons des infos rapidement. Enfin, demain, nous appelons à un rassemblement, à partir de midi, devant l’aéroport de Nantes, pour soutenir nos camarades d’Air France qui sont convoqués au tribunal de Bobigny dans l’affaire dite de la chemise déchirée. Rejoignez-nous pour mettre un terme à la criminalisation de l’action syndicale, à cette justice à deux vitesses.

Tous ensemble jusqu’à la victoire !


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