la CGT de Loire Atlantique (44)
Carburants, pourquoi une telle hausse ?
dimanche 16 janvier 2022

Les tarifs de l’essence et du diesel se sont envolés cet automne. Deux raisons à cela : l’augmentation du prix du baril de brut, ainsi que celle des taxes.

Le prix du baril, fixé par les bourses, a connu ces derniers mois une augmentation considérable : il est ainsi passé de 40,91 $ en septembre 2020 à 83,54 $ en septembre 2021. mais l’augmentation à la pompe est aussi due aux taxes qui intègrent le prix du carburant. La principale est la Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits Énergétiques (TICPE). Son montant, fixé au litre pour chaque carburant, est voté tous les ans dans le cadre de la loi de Finances. En 2021, ce montant (hors TVA) a vérié de 0,68 € par litre d’essence à 0,59 € par litre de gazole. En outre, les conseiles régionaux et l’Assemblée de Corse peuvent également majorer la TICPE de quelques centièmes d’€.

Taxe et TVA sur la taxe

Le prix du carburant comprend ensuite la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les produits pétroliers. Celle-ci est de 13 % en Corse et de 20 % en métropole. Dans les départements d’outre-mer, une taxe spéciale de consommation (TSC) et un octroi de mer remplacent la TICPE et la TVA. Moins taxé, mais considéré comme polluant à cause des particules fines qu’il émet, le niveau de taxation du diésel devait rattraper celui de l’essence en 2021 afin de dissuader les automobilistes d’y recourir. Suite aux mouvements sociaux de 2018, le rééquilibrage a été suspendu. Au coût du pétrole brut (de 30 à 33 % du prix du litre), à la TICPE et à la TVA, soit, ensemble, environ 56 % du prix du litre, s’ajoutent enfin le raffinage, le transport, le stockage et la distribution.

Exclusion sociale

Alors que la société est organisée depuis des décennies autour de l’usage de la voiture, qu’une grande partie de la population ne bénéficie pas d’offres de transports collectifs, que les services publics sont de plus en plus éloignés des lieux de vie, taxer le carburant à ce niveau revient à créer de l’inégalité de traitement et de l’exclusion sociale.

Indecoca-CGT déplore que ce bien de consommation, souvent incontournable, soit un moyen de prélever de l’impôt aveuglément.