la CGT de Loire Atlantique (44)
Les ordonnances du Dr Macron sont nocives à la santé des salariés !!!
mardi 30 janvier 2018

En ces temps de restructurations, réorganisations, régionalisations et autres mutualisations, de nombreuses situations individuelles et/ou collectives ont nécessité toute la force de propositions et le soutien des élus CGT afin d’y trouver une issue favorable.

Les élus CGT CE ont représenté les salariés face aux projets de l’employeur relatifs à la gestion économique et financière de l’entreprise, à la formation et à l’organisation du travail et les élus CHSCT ont été omniprésents afin de contribuer à la protection de la santé physique et mentale et de la sécurité des salariés, à l’amélioration des conditions de travail et à veiller sur l’observation des prescriptions légales prises en ces matières par l’employeur.

Dès le mois de janvier 2017-juste après les traditionnels vœux de notre directeur-nous devions faire face au licenciement abusif pour « insuffisance professionnelle » d’une collègue du service DAM. La CGT lui a apporté son plein soutien en dénonçant cette injustice auprès des salariés de la CPAM44 et en l’accompagnant dans sa démarche juridique auprès du tribunal des prud’hommes. Il semblerait que l’issue soit proche et que notre collègue soit enfin réhabilitée dans son honneur, à défaut de pouvoir être réintégrée dans son emploi.

Durant l’année écoulée, la CGT s’est engagée à faire respecter le code du travail en dénonçant la situation illégale de l’écrêtage horaire au sein de la CPAM44. Pouvant être assimilé à du travail dissimulé, cette situation est désormais en voie de résolution.

Au service RCT, une revendication salariale, émanant d’un groupe d’agents niveau 3 déterminés, a pu aboutir avec le soutien de la CGT, démontrant que rien n’est impossible, même en ce qui concerne les salaires.

Qui peut encore dire que les syndicats n’ont plus d’utilité ?

Qui peut prétendre qu’il ne fera jamais appel à un syndicat ?

Le 14 mai 2017, Emmanuel Macron était élu Président de la République avec 66,10% des suffrages exprimés (43% des électeurs inscrits) et confirmait aussitôt sa volonté réformatrice...

Dès le début de son mandat, Emmanuel Macron déclinait plusieurs projets de réformes à venir souvent inopérantes ou injustes concernant le monde du travail. Leur contenu : inversion de la hiérarchie des normes, possibilité de rompre les contrats de travail sans passer par un plan social, plafonnement des indemnités prud’homales en cas de licenciement abusif et réduction des délais de recours, possibilité de négocier dans l’entreprise sans syndicat, possibilité pour les multinationales de licencier dans l’Hexagone malgré des profits réalisés hors de France, etc., consacre avant tout des propositions patronales de longue date.

Les ordonnances n’épargneront pas les syndicats, bien au contraire...
Dès les prochaines élections professionnelles de mars 2019, le Comité d’entreprise, les délégués du personnel et le Comité hygiène-sécurité et conditions de travail fusionnent en une seule entité appelée CSE (Comité Social et Économique).
Au titre de l’ancien code du travail, la CPAM44 dispose de 22 élu(e)s, toutes IRP confondues. Selon les prochaines modalités (CSE), ils ne seront plus que 16 à compter de mars 2019…

De même, les mandats mensuels (15h DP, 20h CE, 15h CHSCT) seront remplacés par un seul de 24h.

Cet affaiblissement conséquent de la représentation du personnel, s’accompagne de l’augmentation des prérogatives et pouvoirs de l’employeur (licencier un salarié qui refuse une modification de son contrat de travail prévue par un accord d’entreprise, prendre l’initiative d’un referendum pour valider un accord collectif, rédiger lui-même un accord d’entreprise le cas échéant, connaitre en amont le montant des indemnités de licenciements dues en cas de licenciement abusif..).

La plupart des employeurs n’en demandaient peut-être pas tant. Les initiateurs de cette réforme semblent ignorer que des représentants du personnel sont des interlocuteurs très utiles, car tout en défendant les intérêts des salariés, ils ont à cœur, comme les salariés eux-mêmes, l’intérêt de l’entreprise. Ainsi, ils évitent souvent de nombreux accidents de travail en sachant rappeler à l’employeur ses obligations. Ils désamorcent souvent des conflits et évitent l’affrontement direct entre employeur et salariés. Or, en réduisant le champ d’action des élus, cette réforme accroit la probabilité de conflits frontaux…

L’affaiblissement des prérogatives et du rôle de l’inspection du travail, du médecin du travail et du juge, va engendrer de la colère chez les salariés qui n’accepteront pas ces reculs. La violence sociale s’installera au détriment de la négociation ou de la concertation…

Si « l’entreprise autrement » devait s’avérer être la dystopie * annoncée, il sera fort à parier que le syndicat CGT sera plus que jamais le dernier rempart des salariés face aux fossoyeurs de la Protection Sociale…

* Une dystopie est un récit de fiction dépeignant une société imaginaire organisée de telle façon qu’elle empêche ses membres d’atteindre le bonheur. Une dystopie peut également être considérée, entre autres, comme une utopie qui vire au cauchemar et conduit donc à une contre-utopie.