jeudi 28 mars 2024

Retour sur la mobilisation à STX lors de la venue de Macron

mardi 2 février 2016

Ci dessous l’intervention de Sébastien Benoît ce matin à STX.

2OO personnes présentes

CAMARADES

Voici maintenant trois mois que hollande est venu ici, aux chantiers navals, nous parler de « renouveau industriel ».

Cela avait été l’occasion pour notre syndicat, et sans illusion de résultat, de lui dire entre quatre yeux, les préoccupations du monde du travail et la situation réelle des salariés du site :

  • sur nos salaires,
  • sur la concurrence sociale et le manque d’embauche en CDI,
  • sur les licenciements annoncés à STX Lorient,
  • et sur les attaques tout azimut du gouvernement à l’encontre des travailleurs qui se défendent...

Aujourd’hui trois mois après où en est-on ?

A STX Lorient, la direction a confirmé le licenciement de la moitié de l’effectif du chantier, aujourd’hui la direction veut en vendre les restes. Le gouvernement, actionnaire à 33% a clairement participé à ce dépeçage.

Concernant les salaires à STX, trois réunions ont eu lieu en fin d’année pour rien, 8 à 10 euros en plus par mois, une misère !

Pour les salariés sous-traitants ou intérimaires, c’est une pression continue sur les salaires qui est organisée avec en plus l’exploitation des salariés détachés qui tire tout vers le bas. Le patron et le gouvernement divisent les travailleurs et c’est bien le but de diviser pour mieux régner.

Concernant l’emploi, la concurrence sociale bat son plein avec pour exemple l’oasis, où sur les 2700 salariés qui y travaillent, seul 10% sont en CDI à STX...avec un nombre d’ouvriers STX qui se comptent sur les doigts des mains !

La direction explique embaucher à tour de bras... à en croire la presse c’est l’euphorie ! Parmi les techniciens et cadres, il y a bien des embauches mais sur 400 embauches, il y a eu plus de 300 départs dans la même période.

La réalité ce sont surtout 24 ouvriers en CDI seulement qui ont été embauchés depuis un an, avec des taux horaires qui ne suffisent pas à vivre correctement et qui sont, primes en moins, parfois en dessous du SMIC !

24 ouvriers seulement pour 6 à 10 millions d’euros perçu par le chantier au titre du CICE, le crédit d’impôt pour l’emploi !

Les contrats intérimaires sont revus régulièrement à la baisse et l’exploitation des travailleurs détachés devient la règle dans la plupart des secteurs.

Alors oui, il y a toutes les raisons de manifester son mécontentement aujourd’hui ! Sa colère même, d’être dans une entreprise où lorsqu’il y a des commandes de navires, la direction nous promet à l’inverse encore plus de sacrifices et impose la dégradation des revenus, des conditions de travail, des statuts comme seul horizon.

Les accords compétitivité ont été, avec l’appui du gouvernement le symbole de ce chantage qui est fait aux salariés dans toutes les entreprises : au patronat les aides financières et les profits et au salariés les restrictions, les jours de repos en moins, le temps de travail rallongé sans contrepartie et une flexibilité accrue.

Un accord compétitivité qui nous avait été vendu par la direction, le gouvernement et quelques organisations syndicales comme nécessaire pour le retour des commandes au chantier

...aujourd’hui l’ensemble des chantiers européens sont garnis de commandes...qui va nous faire croire que la somme de 30 millions d’euros que la direction comptait économiser sur la masse salariale y est pour quelque chose...nous continuons à dire que ces accords de compétitivité ne sont juste là que pour détruire les salaires, les conditions de travail des travailleurs et rien d’autre.

Hier c’était hollande, aujourd’hui c’est un autre serviteur patronal qui vient assurer le show, le service après-vente de toutes ces mesures de régressions sociales en mangeant les petits fours, en se tapant le ventre, et se félicitant de commandes de navires.

Macron, tout comme hollande ne vient pas voir les travailleurs, on ne le verra donc pas respirer le bon air enfumé des ateliers, on ne le verra pas non plus s’agenouiller dans la flotte pour rentrer dans les fonds des navires, ni respirer les odeurs toxiques des travaux à bords.

Ces gens-là ne font pas partie du monde du travail et ils ont tout l’arrogance des caricatures des serviteurs du monde des affaires. Mais des personnages comme eux, les écoles du patronat et des politiciens d’Etat en fabriquent des centaines.

Récemment, macron a expliqué avec cynisme que la vie d’un patron était plus dure que celle d’un salarié. Avant lui hollande se moquait des sans-dents.

Valls parle quant à lui des salariés voyous, à propos de ceux qui laissent éclater leur colère de se faire licencier, comme à Air France. Chacun rivalisent de petites phrases plus hostiles les unes que les autres contre le monde du travail.

Mais il ne s’agit bien sûr pas que de phrases. Derrière ces mots il y a les attaques concrètes du gouvernement déjà réalisées ou à venir contre les salariés :

Comme la remise en cause du code du travail, avec la possibilité pour une entreprise de baisser les salaires, baisser les majorations des heures supplémentaires et augmenter la durée du travail pour peu qu’elle trouve des syndicats qui l’accompagne dans ce sens.

Le gouvernement prépare aussi la transformation du CICE (crédit d’impôt compétitivité emploi) en baisse définitive des cotisations sociales pour les patrons.

Un crédit d’impôt qui va représenter 17 milliards d’euros pour les entreprises en 2015 contre 10 milliards en 2014.

Le gouvernement à l’époque prétendait créer 300 000 emplois avec ce dispositif...les patrons ont bien empochés les milliards d’euros mais concernant l’emploi on reviendra...car le chômage ne cesse de grimper.

Les attaques, elles se font aussi contre ceux qui défendent leurs emplois face à des entreprises qui font souvent d’importants bénéfices et licencient quand même comme Air France et aussi Goodyear.

Goodyear où des salariés qui ont retenu quelques heures des cadres de leur direction au moment de l’annonce de leur licenciement, ont été condamnés à 9 mois de prison ferme des cadres qui ont d’ailleurs retiré leur plainte par la suite, c’est inacceptable.

Notre syndicat CGT NAVALE appellera bien sûr les salariés à participer à la manifestation de soutien aux 8 salariés de Goodyear, qui aura lieu à la sous-préfecture de Saint-Nazaire ce jeudi 4 février à 14h.

Oui contre toutes ces attaques, pour gagner de meilleurs salaires, pour imposer de réelles embauches en CDI, il faudra un tout autre rapport de force que celui actuellement... aujourd’hui c’est l’occasion pour nous tous de nous retrouver pour dire ensemble,

OUI il faut le construire ce rapport de force,

OUI tôt ou tard le problème des salaires de l’emploi, des conditions de travail devra être posé par l’ensemble du monde du travail.

Il faut discuter à l’atelier à bord de comment créer ce rapport de force qui nous manque cruellement aujourd’hui. Car si le gouvernement et le patronat se sent fort actuellement, il n’est fort que de notre faiblesse.

Plus qu’un coup médiatique contre macron, ce qu’il nous faut c’est profiter ensemble de toutes les occasions de discuter collectivement. Et c’est bien la raison du débrayage ce matin...

Une entreprise qui va réaliser autant de richesses ces prochaines années ne peut pas fonctionner en écrasant les salariés sans qu’il n’y ait de réaction.

Une société humaine où 62 personnes détiennent à elle-seule la moitié des richesses de cette planète sans qu’il n’y ait non plus de réaction.

C’est pourquoi Notre syndicat continuera ces prochaines semaines à porter les revendications du monde du travail sur les salaires notamment par une campagne d’affichage et de tracts.

Notre syndicat continuera de revendiquer l’embauche massive de 600 ouvriers et 200 techniciens en CDI et l’embauche des intérimaires et apprentis qui en font la demande.















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