jeudi 28 mars 2024

Prends l’oseille et licencie !

mercredi 12 février 2014

PREND L’OSEILLE ET LICENCIE…

Le groupe Auchan vient d’annoncer la suppression de 300 emplois dans les deux ans à venir, quand, dans le même temps, il devrait toucher 120 millions d’euros avec le crédit d’impôt compétitivité emplois (CICE) en 2013-2014.

Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice de Paris, une des rares voix critiques au sein du PS, s’en offusque sur son blog :

« […] Mais là, le cynisme atteint des sommets. […] Cette affaire montre bien l’absurdité de la thèse de la diminution du coût du travail pour lutter contre le chômage.
[...]. La flexibilité du travail contrairement à ce que le patronat répète à l’envi pousse à la contraction maximale des postes (Bonjour l’ANI !) et enfin en dépit des engagements que nous avions pris, nous n’avons pas encadré les licenciements dits boursiers, ou quand les
groupes font des profits importants.

Alors, STOP !
Arrêtons ce gaspillage de fonds publics, de surcroît financé
par une hausse injuste de la TVA [...]. ».

Tout à fait d’accord !

Les pressions de la grande distribution sur ses fournisseurs
sont constantes et nombreuses.
Leclerc vient ainsi de se faire condamner par le TGI de Paris
pour « clauses déséquilibrées » . Il était même imposé à certains fournisseurs une clause les obligeant à défendre, y compris devant la justice, le contrat qui les liait au cas où l’Etat y trouverait à redire...

Et encore s’agit-il là de la partie visible de l’iceberg.

On peut donc faire confiance à Auchan, Leclerc et consorts pour tirer (discrètement mais fermement) argument du « gain » dont peuvent bénéficier leurs fournisseurs au titre du CICE pour tirer encore plus les prix vers le bas.

Ou l’art de cumuler son CICE avec celui de ses fournisseurs !

Le capitalisme est prédateur par nature, mais aussi très friand d’aides publiques (qu’il condamne quand elles s’adressent aux plus démunis). Et pas uniquement en France.

Le Monde Diplomatique de ce mois consacre un article très intéressant au plus important mouvement social jamais observé dans les chaînes de fast-food aux États-Unis.
On y apprend que le salaire minimum, la règle pour la plupart des salarié-es, est de 7,25 $ de l’heure (5,36 €). Comme il est impossible de vivre décemment avec un tel salaire (se loger est impossible), le gouvernement fédéral a mis en place un programme d’assistance aux employé-es de la restauration rapide qui s’élèverait à environ 7 milliards de $ par an !















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