vendredi 19 avril 2024

Contre le chômage, réduire le temps de travail

lundi 11 juillet 2016

Le chômage de masse semble définitivement installé dans le paysage social français et européen et chaque nouvelle offensive législative, comme la loi Travail, ne fait que conforter cet état de fait au prétexte de le combattre.

Et pourtant, ce n’est pas le travail qui manque, c’est l’emploi qui se fait rare.

L’intensification du travail et de son exploitation se fait sur le dos de l’emploi, soit au nom de la productivité dans le secteur privé, soit au nom de la « rigueur » budgétaire dans le secteur public.

Les copains de la CGT Airbus Nantes ont dénoncé en début d’année le coup de vis sur les horaires avec l’obligation de pointer une fois en « bleu ». Alors que la boite a un carnet de commande plein pour les 10 prochaines années et fait des milliards de profits, elle choisit délibérément d’intensifier le travail pour économiser une soixantaine d’emplois... Le problème est que cette logique se répète à l’infini, et c’est une des raisons de l’augmentation continue du chômage.

Dans la sphère publique, les emplois manquent par centaines de milliers, compromettant le bien être social. Un seul exemple, l’hôpital public. De plan Santé en GHT, l’hôpital public est méthodiquement détruit. Et la principale variable d’ajustement, c’est l’emploi. Ce sont donc rien que pour la Loire Atlantique des centaines d’emplois qui manquent avec toutes les conséquences négatives que cela entraîne pour les usagers et les personnels.

Les escrocs du système ont dévoyé la notion de productivité en la réduisant à l’intensification du travail doublée d’une réduction des salaires. C’est bien dans cette voie que s’inscrit la loi Travail.

A la CGT, nous avons la faiblesse de croire qu’au contraire la productivité ne peut s’entendre hors bénéfices sociaux et que l’essor technologique par exemple doit s’accompagner de compensations pour les travailleurs sous peine de la captation totale de la plus value du travail par le capital.

Aujourd’hui plus de 6 millions de personnes, 7 ou 8 si on rajoute les personnes sorties des radars de Pôle Emploi, sont sans emploi en raison des ruptures technologiques (numérique notamment) et des crises économiques.. Certaines études prévoient que la révolution numérique provoquera la suppression de 3 millions d’emplois dans les 10 ans à venir.

Aujourd’hui se pose donc avec force la question de la réduction du temps de travail. Et pas à la manière dont nous l’impose brutalement le système économique actuel où ce partage s’opère de manière la plus brutale qui soit : entre les chômeurs et ceux qui ont un emploi, et entre le temps de travail choisi et négocié et celui qui est imposé et subi.

Créer des contrats zéro heure comme au Royaume-Uni, ou des temps partiels comme en Allemagne, n’est-ce pas une réduction drastique du temps de travail ?

Cette fuite en avant vers la précarisation généralisée du salariat conduit déjà à une catastrophe sociale et économique.

La semaine de 32 heures, couplée avec un programme majeur de formation, permettrait de réduire les inégalités entre les travailleurs.

Tout l’inverse de ce que nous proposent avec un grand cynisme les politiciens, qui favorisent le glissement de l’emploi vers l’activité.

Avec l’activité, on évacue la question centrale de la rémunération, on prône donc du travail gratuit.

Les deux exemples ci dessous montrent que ce raisonnement est déjà largement en train de s’appliquer !

On feint d’ignorer que les cotisations sociales sont du salaire différé, c’est donc bien une baisse des salaires qu’accompagne l’état

le bénévolat à la place de l’emploi ! Déjà certains cyniques essaient de rendre ce « bénévolat » obligatoire sous peine de suppression du RSA...















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